On ne les attendait pas. Et pourtant, la Russie et la Turquie jouent les trouble-fêtes dans cet Euro 2008. Les deux formations sont dans le dernier carré avec des profils toutefois bien différents. Si la Russie s'appuie sur un jeu bien léché, la Turquie fait preuve d'un mental d'acier.
La Russie, le pouvoir par le jeu
Le jeu attrayant de la Russie est sa principale arme. Face aux Pays-Bas, la sélection russe a semblé atteindre sa plénitude technique. Depuis la raclée reçue par l'Espagne (1-4), la formation de Guus Hiddink a en effet passé un cap. Plus défensifs, plus rigoureux, plus réalistes, les Russes se sont débarrassés de la Grèce (1-0) avant de s'offrir la Suède (2-0) et finalement les Néerlandais en quarts de finale (3-1 a.p). Mais c'est surtout grâce à son jeu offensif bien léché que la vague russe écrase l'Europe.
Depuis le retour aux commandes d'Andrei Arshavin, la Russie impressionne. Le génie du Zenit Saint-Pétersbourg, qui était suspendu pour les deux premiers matches, donne le ton. Il délivre des caviars, se montre redoutable dans la zone de vérité (2 buts, une passe décisive déjà) et met en valeurs ses coéquipiers. "Il fait bien jouer l'équipe, les autres aiment jouer avec lui", commente Hiddink. Mais du haut de ses 27 ans, Arshavin n'est pas seul.
La Russie n'est pas avare en talent. Igor Akinfeev est très sûr, très sobre dans le but. Youri Zhirkov, l'arrière gauche, se dépense comme personne. Capable de défendre comme de contre-attaquer, il symbolise le football total. Sergei Semak est précieux dans son nouveau poste de milieu défensif où il apporte sa palette technique. Et Roman Pavlyuchenko, auteur déjà de trois réalisations, est déterminant devant. Résultat : le collectif russe, avec ses combinaisons d'attaques abouties, fait des ravages. Et n'a pas encore dit son dernier mot. L'ESPAGNE devra trouver les moyens d'enrayer la machine...
La Turquie, reine de l'abnégation
Neuf sur 23 joueurs de la sélection turque sont indisponibles. Blessés ou suspendus, ils ne pourront pas tenir leur place contre l'Allemagne en demi-finales. Du pain béni pour la Nationalmannschaft... Et pourtant, pas un Allemand n'ose s'emballer. Et n'osera sûrement exploser de joie avant le coup de sifflet final de la rencontre. Car les Turcs, qui n'ont jamais ouvert le score dans cette édition, présentent un atout majeur : ils ne lâchent jamais. Ses trois derniers adversaires peuvent en témoigner.
Pour arriver en demi-finale, les hommes de Fatih Terim, surnommé "l'Empereur" dans son pays, ont en effet réussi l'exploit de renverser à trois reprises des situations qui étaient en leur défaveur. Face à la Suisse, ils étaient menés 1 à 0 avant de finalement s'imposer 2 à 1. Bis repetita contre la République tchèque avec pas moins de trois buts inscrits dans le dernier quart d'heure (3-2). On pensait alors qu'ils avaient tout donné. Et finalement, la Croatie a encore fait les frais de la terrible capacité turque à toujours y croire en quart de finale.
Avec son esprit combatif et sa rage de rester en vie, la Turquie se sent pousser des ailes. Et aujourd'hui, rien ne semble capable de lui couper les jambes. "Cette équipe ne craint personne ", explique Nihat Kahveci, qui ne sera toutefois pas là et est déjà rentré chez lui en Espagne. Et Hamit Altintop de confirmer : "Nous pouvons battre tout le monde et pas seulement l'Allemagne. Si nous continuons dans cette voie, nous n'avons pas de raisons d'avoir peur de qui que ce soit." Malgré son effectif amoindri, la Turquie ne compte pas s'arrêter là...
Source:Eurosport.fr